la trêve

taies d'oreiller et barres d'acier.  hauteur 2m. 

Quoi de plus quotidien qu’une taie d’oreiller ? Objet domestique, support nocturne de notre tête, elle est à la fois singulière et universelle. Elle nous renvoie à l’intimité du lit, à notre commune vulnérabilité : l’abandon de nos corps couchés aux mondes du rêve et de l’inconscient. Exposées en plein jour, au grand air, les taies enflent jusqu’à épouser l’image de l’oreiller qu’elles contiennent. Fantômes carrés, outres à vent, coussins d’airs, elles jouent avec les éléments, et forment un ballet aléatoire qui évoque les drapeaux et les voiles, le voyage, la conquête, le désir. Drapeaux blancs à quelques pas d’anciennes tranchées, par temps calme ils évoquent une trêve de conflit et redeviennent la marque de nos vies assagies, en attente de mouvement: derrière la tranquillité du linge qui sèche, combien de révoltes en devenir ? Détournant l’objet de sa fonction première, Estelle Chrétien fait souffler sur lui le vent du lyrisme. Dialogue poétique entre l’ancrage au sol et la prise au vent, le métal et le tissu, le blanc et le bleu, l’air et la cime, son œuvre est une invitation lucide à la légèreté.

Hélicoop

Installation estivale de la biennale Traverses organisée par Hélicoop sur Le sentier des passeurs vosgien.

la trêve
la trêve
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